Sur Internet, les chiffres d’audience n’engagent que ceux qui les croient. Et sur YouTube en cette fin d’année 2012 la chasse aux faux visionnages est ouverte.
La plate-forme de vidéos en ligne, filiale de Google, a décidé de faire la guerre aux chaînes qui sont soupçonnées de “gonfler” artificiellement leur audience. La pratique consiste à acheter à très bas prix, par dizaines ou centaines de milliers de “fausses pages vues” sur des sites peu recommandables.
Cette vraie-fausse audience étant générée par des petites mains exploitées au bout du monde ou, le plus souvent, par des “bots”, des agents logiciels automatiques ou semi-automatiques qui interagissent avec des serveurs informatiques, et qui eux n’ont vraiment rien d’humain.
Les mêmes pratiques frauduleuses existent également pour Twitter, et Facebook. Certains médias (de renom) ou grandes marques peu regardantes, n’hésitant pas à tricher allègrement sur leur notoriété réelle (qui si elle était mise au jour ferait fuir bien des annonceurs, et de clients), en achetant des milliers de faux fans sur Facebook et de “followers” sur Twitter.
2 milliards de vidéos vues parties en fumée
Conséquence directe de cette nouvelle politique, YouTube a arbitrairement décidé cette semaine de diminuer de manière drastique l’audience cumulée de certaines chaînes phares du service, note The Daily Dot. Ainsi la chaîne d’Universal a-t-elle été amputée d’un milliard de vidéos vues, celle de Sony/BMG a perdu la quasi-totalité de son audience quand RCA Records, a du encaisser une diminution de 159 millions de pages vues dans ses statistiques, relève le site The Daily Dot.
Les chaînes d’artistes comme Britney Spears, Chris Brown, Beyoncé, Avril Lavigne, ou Michael Jackson sont aussi touchées.Au total, prés de 500 chaînes parmi les plus importantes de YouTube ont fait les frais depuis un mois de ce grand nettoyage hivernal.
PSY et son Gangnam Style "miraculeusement" épargnés
Sur les forums Google, certains internautes un peu désorientés, et dont les audiences et de facto les revenus publicitaires ont été affectés, ont dans un premier temps évoqué une “erreur” de la part de YouTube. «Ce n’est pas un bug ou une brèche de sécurité. C’est le renforcement de nos règles de comptage», leur a répondu un porte-parole de Google.
Pour YouTube, cette nouvelle bataille est en effet à la fois éthique et économique. Il s’agit avant tout d’envoyer un signal fort aux tricheurs potentiels. Mais paradoxalement, la filiale de Google a décidé de ne pas déboulonner la statue du mythe vivant du service, PSY et son Gangnam Style (1 075 987 013 de vidéos « officiellement » vues à ce jour).
Car si la “vidéo-la-plus-vue-de-tous-les-temps” comporte très certainement son lot de faux visionnages et de statistiques bidonnées, c’est aussi le symbôle qu’en partant de presque rien et en venant de nulle part, on peut passer du quasi-anonymat au statut de star planétaire. Et qu’avec YouTube tout devient possible…