Démarche consumériste pour les uns, happening artistique pour les autres, l’initiative de Darius Kazemi ne cesse d’intriguer. Lassé de faire son shopping (de manière compulsive) en ligne cet Américain, développeur de jeux vidéo, à mis au point une application, un « bot ». Moyenne un budget de 50 dollars par mois en carte cadeau ce petit programme informatique, baptisé Random Shopper prend la relève et lui achète de manière complètement aléatoire des biens culturels sur Amazon.
L’expérience est relatée par le blog Boing Boing. En matière de « bot », ces agents logiciels automatiques ou semi-automatiques qui interagissent avec des serveurs informatiques, Darius Kazemi n’en est pas à son coup d’essai. Il en a déjà créé deux: le premier, un compte Twitter @metaphorminute, est un générateur de métaphore construites de façon aléatoire. Le second Outslide, est un générateur (assez consternant il faut bien le dire) de slides basé sur des recherches effectuées sur Google Images.
Darius Kazemi, créateur de "bot"
Le petit dernier fait donc son marché en ligne de manière complètement aléatoire. L’idée étant de voir si ces achats à l’aveugle seront aussi excitants qu’une banale séance de shopping aussi compulsive fut-elle. Une fois par mois Random Shopper « choisit un mot au hasard à partir de l’API Wordnik [un dictionnaire qui assemble des définitions et champs lexicaux à partir de plusieurs sources en ligne, ndlr], puis lance sur Amazon une recherche basée sur ce mot.»
« Il passe ensuite en revue les livres de poche, CD et DVD qui apparaissent et achète le premier truc qui est en deçà du budget [quel que soit son prix]. Si le robot trouve en premier un CD à 10 dollars, il fait une nouvelle recherche à partir d’un nouveau mot, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’argent », précise Libération.
Pour sa première livraison, Random Shopper a retenu un livre et un CD. Côté littérature: « La Linguistique cartésienne » de Noam Chomsky. Côté musique: une compilation d’un compositeur hongrois Akos Rozmann, installé en Suède dans les années 1970 et décédé en 2005.
Les livraisons suivantes ont semble-t-il été moins heureuses, le « bot » s’étant notamment rabattu sur Screamers, un mauvais film de science-fiction datant de 1995. Reste à savoir quel impact ces achats on ne peut moins raisonnés auront l’activité du moteur de recommandation d’Amazon. Encore une affaire de « big data »…