Un projet à 500 millions d’euros, une réflexion doublée d’une mise en chantier qui auront pris plus de dix ans, pour au final quelque 400 000 dossiers ouverts en lieu et place des 5 millions espérés. Il faut se rendre à l’évidence, le DMP, le dossier médical personnel, est un fiasco retentissant.
Il était censé regrouper en un seul document informatisé toutes les informations de santé d’un malade, accessibles à toutes les professions sanitaires, du médecin traitant à l’hôpital. En vain. Selon un document confidentiel du Conseil national de la qualité et de la coordination des soins, chargé d’arbitrer les financements destinés à l’amélioration de la médecine de ville, 500 M€ ont été versés depuis 2004.
Des fonds qui proviennent en grande partie de l’assurance maladie. Pour un projet totalement bancal paralysé d’un côté par l’attachement des patients à la protection de leur vie individuelle, et de l’autre par les risques en terme de sécurisation des données liés à une telle initiative.
Reste une question : où est passé l’argent? Sur ce point, rappelle Le Parisien, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a toujours refusé de s’exprimer sur le sujet, préférant orienter les questions vers le ministère de la Santé. Et au cabinet de la ministre, Marisol Touraine, on est bien embarrassé de récupérer un serpent de mer initié par Philippe Douste-Blazy en 2004 puis relancé en 2008 par Roselyne Bachelot après avoir végété pendant quatre ans.