C’est une première en France. Au début de l’été, le tribunal du contentieux de l’incapacité de Toulouse – une juridiction qui règle les litiges relatifs à l’invalidité ou à l’inaptitude au travail – a accordé une allocation adulte handicapé à une femme de 39 ans.
Cette personne vit aujourd’hui dans une ferme des montagnes de l’Ariège, sans route d’accès, sans électricité, alimentée par une source et bloquée par deux mètres de neige l’hiver… en raison de son électrosensibilité, c’est-à-dire de son intolérance aux ondes magnétiques diffusées dans notre environnement quotidien par les antennes relais des opérateurs de téléphonie mobile, les téléphones portables et les connexions Internet sans fil. Reconnue invalide à 85%, elle touchera 800 euros par mois pendant trois ans. Une allocation qui pourra être éventuellement renouvelée.
“Cette reconnaissance par la justice est une grande première en France.” Etienne Cendrier, porte-parole de l’association Robin des Toits
Une première d’autant plus remarquable que l’hypersensibilité aux ondes magnétiques n’est pas à ce jour officiellement reconnue comme maladie en France. L’électrosensibilité, telle que décrit par les personnes qui en souffrent, est un phénomène sanitaire qui se caractérise par des insomnies, des maux de têtes, ou des picotements.
L'OMS toujours hésitante
Un mal qui toucherait plusieurs dizaines de milliers de personnes en France, et sur lequel, au vu des enjeux économiques en présence, on ne s’étonnera que très moyennement que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) n’ait pas encore adopté de position claire.