A en croire ses auteurs, les conclusions de l’étude (The Future Of Jobs) publiée ces jours-ci par le centre de recherche du Forum économique mondial de Davos (Suisse), sont « relativement prudentes et ne laissent place à aucune complaisance ». On imagine le tableau si tel n’avait pas été le cas. Car les chiffres qu’avance cette étude, parfaitement documentée, sont on ne peut plus alarmants.
Robotisation, désintermédiation, objets connectés, impression 3D, nanotechnologies, intelligence artificielle, automatisation, l’émergence de tous ces phénomènes que l’on peut rassembler sous le vocable de « nouvelles technologies » risque dans les cinq années à venir d’entraîner la disparition, nette, de 5 millions d’emplois. Notamment dans les 15 premières économies mondiales, dont la France, sur lesquelles a portée cette enquête.
Des inégalités croissantes
En pratique, le nombre d’emplois perdus serait de 7,1 millions. Mais il serait compensé par la création de 2,1 millions de postes notamment dans les domaines de l’informatique et de l’ingénierie. La santé, l’énergie, et les services financiers devraient compter parmi les secteurs les plus impactés. Les femmes seront plus touchées (52%) que les hommes (48%) prédisent les experts de Davos.
Une petite citation pour terminer, histoire de (ne pas) se donner de baume au coeur… « Sans une réponse rapide et ciblée pour gérer la transition à très court terme et construire des forces de travail qualifiées, les gouvernement seront confrontés à un chômage grandissant et à des inégalités croissantes, alors que les entreprises verront leurs marchés de consommation se contracter », avertit Klaus Schwab, le fondateur et organisateur du Forum de Davos. Le quinquennat qui vient s’annonce sera donc, à défaut d’être réjouissant, particulièrement agité.