Google avait déjà lancé Hangouts. Mais avec l’apparition de Meerkat, à l’occasion du festival South by Southwest (SXSW) à Austin en mars 2015, puis le rachat en août 2015 par Twitter de Periscope, un concurrent direct de Meerkat, nous avons assisté l’an dernier à la montée en puissance du live streaming, comme “nouvelle” forme de diffusion de contenu en temps réel. Avec l’arrivée de Facebook, (et dans une certaine mesure avec le rachat par IBM de Ustream, l’un des acteurs historiques de ce secteur), 2016 promet d’être l’année de son explosion.
Après avoir testé le service auprès de “célébrités”, Facebook a lancé début décembre sur le marché américain, “Live”. “Live” sera déployée dans le “reste du monde” dans les prochaines semaines, précise Facebook dans un communiqué. “Live” est une nouvelle fonctionnalité que l’utilisateur peut activer au moment de rédiger, par exemple, un statut Facebook. Elle permet d’enregistrer et de diffuser du contenu vidéo en temps réel à ses amis ou à un cercle de personnes pré-sélectionnées. Une fois la session live (le “live stream”) lancé, le diffuseur peut voir combien de personnes regardent la séquence, recueillir les commentaires et réactions en direct, et vérifier si ses amis (les vrais) sont bien au rendez-vous.
L'équivalent de 14 fois le Stade de France
Car avec “Facebook Live”, contrairement à Periscope et Meerkat dont les productions sont la plupart du temps visionnées par des inconnus, ici le diffuseur s’adresse (s’il le souhaite) à une audience ciblée, pré-définie. Autre intérêt, si les séquences réalisées avec “Facebook Live” ne peuvent pas dépasser trente minutes, elles restent ensuite à disposition de l’auditoire sur le “mur” Facebook du diffuseur, aussi longtemps que celui-ci le souhaite. A contrario, les vidéos réalisées sur Periscope et sur Meerkat n’ont qu’une durée de vie de 24 heures.
Les premiers à avoir saisi l’intérêt de cette nouvelle fonctionnalité sont tout naturellement les artistes. A l’instar, en France, de Jean-Louis Aubert. Il y a quelques jours sur Facebook, l’ancien chanteur du groupe Téléphone (et désormais membre des Insus) a lancé une session (d’un peu plus de trente minutes cette fois), sur Facebook Live.
Une session live, à domicile, histoire de répéter quelques morceaux de son répertoire, et de faire partager le tout en direct aux internautes sur sa page Facebook. Et en quelques heures, le chanteur a réuni autour de ce mini-concert l’équivalent de 14 fois le Stade de France (80 000 places) puisque 1 130 000 internautes ont déjà regardé la séquence.
Louis Bertignac a également utilisé ce procédé: il a diffusé le dernier concert de sa tournée en entier sur Facebook et a permis quelques jours auparavant de voir un rappel avec les Insus à la fin de son concert à la Cigale.