Avec Uber, il y a manifestation et manifestation. Il y a tout d’abord les manifestations (peu goûtées d’Uber) de chauffeurs de VTC qui, après s’être réunis en syndicat, protestent contre Uber, ses pratiques, et sa politique tarifaire.
Et il y a ensuite les manifestations de chauffeurs VTC qui descendent dans la rue en prenant soin (a contrario des taxis) de ne pas trop bloquer la circulation, pour défendre leur statut et leur activité et tenter de faire pression sur le pouvoir politique, comme c’est le cas ces jours-ci à Paris. Faire pression sur le pouvoir politique et plus particulièrement sur le député socialiste Laurent Grandguillaume, le médiateur chargé par le gouvernement de trouver des solutions pour en finir avec le conflit qui oppose taxis et VTC.
Une centaine d'euros par jour
Uber a semble-t-il clairement décidé d’encourager, même financièrement, ce dernier type de manifestations. Hier, mardi 9 février, Uber a affiché son soutien aux chauffeurs VTC en fermant son application pendant 4 heures de 11 heures du matin à 15h.
Mais Uber va apparemment plus loin. Selon un enregistrement audio entre un chauffeur et un représentant d’Uber, obtenu par le site La Tribune, le groupe Internet indique à son interlocuteur: « Si vous vous mobilisez pour soutenir vos collègues, il va de soi que nous interviendrons pour vous indemniser sur la base du manque à gagner que vous aurez pu avoir pendant cette période de rassemblement ».
Montant de l’indemnisation envisagée, une centaine d’euros. Seule condition: envoyer une photo de son véhicule présent au rassemblement. Ces révélations font écho à un reportage diffusé en novembre 2015 à la télévision belge RTBF, où un chauffeur Uber indiquait, sous couvert d’anonymat, avoir été payé 75 euros pour aller manifester auprès des bureaux d’un responsable politique, le Ministre-Président Rudi Vervoort.
Uber, tranquille, comme d’habitude…