« Complètement fou »… Dix ans après la disparition du 12 et son remplacement par des numéros en 118 XYZ, c’est le constat alarmant dressé par l’association UFC-Que Choisir, qui appelle (sans mauvais jeu de mots) à faire cesser ce scandale tarifaire.
Internet aidant, en dix ans le nombre d’appels passés vers les services de renseignements téléphoniques a chuté spectaculairement, passant de 214 millions d’appels en 2004 à 28 millions en 2014.
Conséquence directe, le chiffre d’affaires réalisé par les différents services en 118 XYZ, qui ont pris la suite du 12, a lui aussi baissé jusqu’à être amputé de moitié, passant de 223 millions d’euros à 120 millions d’euros.
Conséquence indirecte, pour amortir la chute de leurs revenus, les services de renseignements téléphoniques ont très fortement augmenté leurs tarifs, souligne l’association UFC-Que Choisir qui tire la sonnette d’alarme sur la situation d’un secteur qu’elle estime être devenu « complètement fou ».
« Aujourd’hui, le moindre appel vers l’un de ces services coûte au minimum 2 €, auxquels s’ajoutent entre 50 centimes et 2,99 € par minute passée en ligne », souligne l’association de défense des consommateurs. « Résultat : le fait de rester en ligne dix minutes avec son interlocuteur après avoir été mis en relation par un 118 peut générer une facture dépassant les 30 €. »
Des hausses de 564% à 1893% en 10 ans
Et UFC-Que Choisir de prendre un exemple concret, celui du 118 218, un service dont les publicités sont bien connues des téléspectateurs.
« En dix ans, les tarifs du 118 218 n’ont cessé d’augmenter. De 90 centimes l’appel au début, il en coûte désormais 2,99 € l’appel puis 2,99 € la minute, quel que soit le renseignement demandé, soit une augmentation de 564 % du tarif de la première minute. » (…) « Résultat : alors qu’un appel de 5 minutes au 118 218 (dont 4 après la mise en relation) coûtait 90 centimes en 2005, il revient aujourd’hui à 17,94 € (+ 1 893 % !). »
Alors pourquoi de telles dérives tarifaires? En pratique, « aucun numéro surtaxé ne peut dépasser un plafond tarifaire, excepté les 118 qui ont la possibilité de fixer librement leurs tarifs, conformément à une décision de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) de 2012. Et, bien entendu, ils ne s’en privent pas ! », relève UFC-Que Choisir. Autre point inquiétant, si l’attribution d’un numéro en 118 oblige (en théorie) l’éditeur du service à respecter certaines règles déontologiques ou tarifaires (la durée d’un appel ne devant pas excéder 30 minutes et coûter plus de… 24 euros), il semble que certains éditeurs s’affranchissent de ces règles. « Il est grand temps de faire cesser ce scandale », conclut l’association UFC-Que Choisir.