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Adblock, une faillite (de la presse) française

Depuis une petite semaine, à l’appel du Geste (Groupement des éditeurs de contenus et services en ligne) dont ils sont membres, les « grands » titres de la presse française (Le Figaro, L’Express, Libération, L’Obs, Telerama…), ont lancé une action commune contre les « adblockers ».

 

Ils demandent ainsi de concert aux internautes qui visitent leurs sites de désactiver tout logiciel de filtrage des publicités (les fameux, et à juste titre très controversés*, « adblocks »), pour accéder, consulter et lire leur production éditoriale. La raison invoquée par ces « grands » noms de la presse, une rédaction, c’est des dizaines voire des centaines de journalistes, et autant de bouches à nourrir, si l’on veut produire « une information de qualité ».

Un argument que l’on peut entendre quand Le Monde sort une affaire comme celle des Panama Papers, même si la plupart de ces titres (de part la composition de leur actionnariat) n’ont pas en pratique (et il s’en faut parfois de beaucoup) le monopole d’une production éditoriale dite « de qualité ».

presse-adblock-adblockerPour pouvoir continuer à lire les reportages exclusifs, les grandes enquêtes, mais aussi, reconnaissons-le, des bâtons entiers de dépêches AFP, AP et Reuters, l’internaute réfléchit, il joue le jeu, et finit par s’exécuter en désactivant son logiciel bloqueur (ou plutôt de filtrage) de publicités.

Il se rend alors, au hasard, sur le site du Figaro, pour regarder une vidéo de la NZ Transport Agency contre le téléphone portable au volant (une vidéo mise en ligne YouTube et non produite par Le Figaro). Et là, que se passe-t-il? L’internaute se retrouve pris en otage. Il constate qu’au lieu d’importer la vidéo de YouTube et d’en intégrer le code sur sa page, Le Figaro a intégré en natif la vidéo (d’une durée de 45 secondes) de la NZ Transport Agency, pour imposer à l’internaute qui souhaite la regarder sur le site du Figaro, le visionnage d’une publicité de… 45 secondes (avec 30 secondes de visionnage obligatoire), que l’on devine placée ici par la régie pub du Figaro.

Enervé, l’internaute regarde la publicité, puis lance la vidéo qu’il souhaitait consulter. Le visionnage de la vidéo est soudainement interrompu par un « rafraîchissement » de la page sur laquelle a été postée la vidéo.

L’internaute doit alors tout recommencer à zéro, regarder une autre publicité « made in Le Figaro », parvenir cette fois-ci quasi-miraculeusement à la fin de la vidéo de la NZ Transport Agency, pour s’entendre dire à la fin du visionnage que s’il souscrit un abonnement au Figaro Premium à « 9,90 euros / mois seulement », il pourra consulter toutes les vidéos qu’il veut, sans publicité.

Et après, on pourra toujours s’étonner, dans une absence totale de regard critique, que les internautes utilisent des adblocks, et qu’ils éprouvent le sentiment, récurrent et très désagréable, d’être pris tout à la fois pour des « vaches à lait » et pour de « sombres crétins ».

  • A dessein et pour en faciliter la lecture, le présent article est exempt de publicités. 

Twitter plus accueillant pour les malvoyants

En autorisant ses utilisateurs à légender les photos qu’ils postent, Twitter vient de faire un grand pas en matière d’accessibilité numérique.

 

Jusqu’à présent sur Twitter, si l’utilisation du Braille permettait de lire les tweets, il n’en était rien pour les images. Mais depuis quelques jours, les choses ont changé.

Sur son application pour iOS et Android, (mais pas encore sur le Web) Twitter permet en effet à ses 320 millions d’utilisateurs d’enrichir directement le descriptif d’une image, en y ajoutant un texte alternatif de 420 caractères maximum (contre 140 pour un simple tweet).

Un plus en matière de référencement

Twitter-Alt-Text-ImageUn élément important si l’on considère qu’un tweet posté avec une image génère un taux d’engagement de 313% supérieur à la moyenne, explique Twitter sur son blog officiel.

Par ailleurs, l’ajout d’un descriptif à une photo n’est pas neutre, puisqu’il permet également de gagner en visibilité sur les moteurs de recherche. Un très bon point donc en matière de référencement (SEO).