Nous vous parlions hier d’une étude menée en Australie, sur la cyberviolence faite aux femmes. En voici un autre triste exemple, chez nous, en France, à Lisieux, en Normandie. Juliette était une adolescente comme une autre. Elle avait 15 ans, elle était “joyeuse et gaie”, elle s’est donnée la mort pour quelques selfies d’elle dénudée qui circulaient sur les téléphones portables de ses camarades de classe et sur Facebook.
Dans la matinée du 3 mars 2016, au lieu de se rendre à l’école, Juliette a pris une autre direction. Elle s’est allongée sur la voie ferrée entre Deauville et Lisieux, avant d’être percutée quelques instants plus tard par un TER.
Quand elle était collégienne, il y a deux ans, “Juliette a eu une relation sexuelle avec un élève. Ce dernier l’aurait ensuite menacée de la décrire comme une salope si elle ne lui envoyait pas un selfie d’elle-même dénudée. Elle s’est exécutée”, explique la mère de Juliette dans des propos rapportés par Le Point.
« Les ravages des réseaux sociaux »
L’intervention discrète du frère aîné de Juliette avait, semble-t-il, permis de régler le problème. Momentanément, car les photos sont récemment réapparues et ont circulé de téléphone portable en téléphone portable dans le lycée de la jeune fille.
Comme beaucoup de parents, la mère de Juliette avait pourtant mis en garde sa fille sur les dangers et les dérives inhérents aux réseaux sociaux. Rien n’y a fait, au bout du chemin, l’adolescente s’est donnée la mort, pour quelques selfies dont la diffusion lui était insupportable.
Suite à ce drame la mère de Juliette a porté plainte pour atteinte à l’intimité de la vie privée. Quant à son oncle et parrain, il en appelle à la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem : “Je vous supplie de vous saisir de cette affaire. Que cette mort ne reste pas impunie, mais serve d’exemple sur les ravages des réseaux sociaux et du harcèlement moral.”