Vidéo verticale, cadrages instables et aventureux, sentiments de malaise et d’amateurisme, après les déclarations du footballeur du PSG, Serge Aurier, Periscope, l’application de streaming vidéo live (c’est-à-dire de retransmission en direct de séquences vidéo), propriété de Twitter, accueillait, ou plutôt hébergeait, mardi 1er mars 2016 un invité de marque en la personne du président de la République, François Hollande.
Sur les recommandations des membres de la cellule de communication de l’Elysée, à commencer par son conseiller Gaspard Gantzer, le chef de l’Etat (qui ne passe pas pour être un geek invétéré), avait en effet accepté que soit diffusée en direct sur Periscope sa visite dans les locaux de la start-up Showroomprive, à Saint-Denis.
Une visite qui devait montrer un président très au fait des choses du numérique face à de jeunes employés épanouis.
Seulement voilà, c’était sans compter sur les utilisateurs de Periscope, qui lâchement retranchés derrière un anonymat de rigueur, se mirent très rapidement à insulter le chef de l’Etat, et à poster des commentaires déplacés sur les personnes de son entourage. A tel point que l’Elysée, après avoir tenté de modérer les remarques des internautes, fut rapidement contraint de bloquer certains intervenants.
Les réseaux sociaux sont bien naturellement un plus en matière de communication politique, si l’on en maîtrise bien les usages.
Une communication aventureuse
Or, tous les réseaux sociaux ne se valent pas, et ne méritent pas forcément que l’on s’y vautre, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit ici.
« Comme souvent sur les réseaux sociaux, il y a de tout, des commentaires négatifs et positifs, des propos pertinents et d’autres hors sujets« , a déclaré suite à cette session Periscope, Gaspard Gantzer à FrancetvInfo. « Mais cela permet de varier les modes de dialogue et de discussion avec les citoyens, en dehors des médias classiques. » Varier-les-modes-de-dialogue-et-de-discussion-avec-les-citoyens-en-dehors des-médias-classiques, certes, mais quand tout cela revient à écorner voire à abîmer, au-delà de son représentant lui-même, la fonction de président de la République, on mesure l’insondable bêtise d’une telle remarque.