Selon une étude universitaire britannique, il ne sert à rien d’avoir des centaines voire des milliers “d’amis » sur Facebook car, à supposer que vous les connaissiez réellement, la quasi-totalité d’entre eux se fichent éperdument de ce qui peut bien vous arriver.
Vos amis sur Facebook ne sont pas – à de très rares exceptions près – de vrais amis. Voilà le type d’actualité qui fait le bonheur du blogueur de café du commerce.
Ponctué d’un très bien senti “Bon, ça, on s’en serait douté !” le blog à très haute valeur ajoutée technologique expédie généralement en deux temps, trois mouvements, ce type d’études qui-tombent-sous-le-sens.
A ceci près que les considérations de café du commerce peinent souvent à se hisser au niveau de la démonstration scientifique. Après avoir étudié le comportement et les interactions de 3 375 profils Facebook au Royaume-Uni, Robin Dunbar *, est arrivé à la conclusion suivante: si un utilisateur du réseau social a en moyenne 150 “amis”, en cas de problème important il ne pourra compter au mieux que sur 4 d’entre eux.
Amitié et retour sur investissement
L’internaute qui passe ses journées sur Facebook éprouvera également une certaine forme de sympathie et de complicité pour 14 personnes au total. Le nombre de “vrais” amis sur Facebook, ne serait donc pas si différent du nombre d’amis que nous avons dans la vie “réelle” en déduit Robin Dunbar, à la lumière de ces précédents travaux menés sur la question des réseaux sociaux.
Selon l’universitaire, la raison en serait simple. Développer un lien d’amitié nécessite un investissement en terme de temps et au niveau émotionnel particulièrement élevé. A contrario, ce n’est pas parce que l’on a un réseau de plusieurs centaines de connexions sur Facebook, que ce réseau ne présente aucun intérêt. Certes, il vaut mieux avoir “demandé en ami” des personnes que l’on a rencontré au moins une fois physiquement, ou avec lesquelles on est entré en contact dans le passé pour une raison bien identifiée.
Car, voilà, la quasi-totalité de vos « amis Facebook », ne sont pas des amis, mais bien évidemment des contacts parfois distants. Des contacts, qui peuvent le cas échéant constituer un panel de qualité quand il s’agit par exemple de chercher une information, ou… de diffuser une petite annonce pour revendre son vieux canapé.
- Anthropologue britannique, biologiste de l’évolution, spécialisé dans le comportement des primates et aujourd’hui directeur de l’Institut d’anthropologie cognitive et évolutive de l’université d’Oxford. (A regarder en vidéo, en haut de cet article, une intervention de Robin Dunbar, à la Conférence TEDx Observer 2012).