Depuis son indépendance en 1960, la République islamique de Mauritanie, qui prévoit la peine de mort pour les blasphèmes, n’a pourtant jamais procédé à une exécution pour apostasie. Un apostat étant, rappelons-le, une personne qui renonce publiquement à une doctrine ou une religion. Mais les choses pourraient bientôt changer.
Un blogueur âgé d’une trentaine d’années, Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, accusé d’avoir écrit dans une publication quasi-confidentielle, un article à caractère blasphématoire envers le prophète de l’Islam a en effet été condamné à mort pour apostat, et devrait être définitivement fixé sur son sort par une décision que s’apprête à rendre, la semaine prochaine, mardi 31 janvier 2017, la Cour suprême de Mauritanie.
Celle-ci a en effet le pouvoir de réduire voire d’annuler une condamnation si l’accusé présente des excuses publiques. Or dans le cas de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, qui a par ailleurs reçu le soutien de 16 organisations africaines et internationales des droits de l’Homme (dont Amnesty International et Human Rights Watch), celui-ci a déjà exprimé un repentir public trois fois.
Il appartient maintenant à la Cour suprême de Mauritanie de juger de la sincérité de ce repentir, et par extension, au lecteur de ces lignes s’il entend, ou non, faire de la Mauritanie (pays où l’esclavage concernait encore en 2014 environ 150 000 personnes soit 4 % de la population), sa prochaine destination de vacances.