Le groupe Internet va monter et finaliser ce film, tourné entre 1970 et 1976, selon les consignes laissées par le cinéaste disparu en 1985.
« The Other Side of The Wind » est avec « All True » (1942) et « Don Quichotte » (1957), l’un des trois films inachevés d’Orson Welles, réalisateur de génie (« Citizen Kane », « La Soif du Mal ») mais aussi réalisateur maudit et (très) souvent à court d’argent.
A défaut de s’attirer les faveurs de l’industrie hollywoodienne, le service de SVOD Netflix s’apprête à offrir un cadeau inestimable aux cinéphiles du monde entier. L’an passé, le groupe Internet proposait de consacrer 5 millions de dollars dans la post-production du dernier film inachevé d’Orson Welles, « The Other Side of The Wind ».
Netflix en détient aujourd’hui les droits et va mener le projet à terme sous la supervision du producteur Frank Marshall (spécialiste en trilogies hollywoodiennes, « Retour vers le futur », « Indiana Jones »), et après s’être assuré le concours d’un consultant de luxe, le réalisateur Peter Bogdanovitch (qui fut l’un des grands noms du Nouvel Hollywood et un ami très proche d’Orson Welles).
« The Other Side of The Wind », est le portrait (autobiographique?) d’un réalisateur en perte de vitesse qui tente un dernier come-back avorté. C’est John Huston, grand copain de Welles, qui incarne le personnage principal de ce qui ressemble fort à une autobiographie déguisée, entouré d’une douzaine d’autre cinéastes plus ou moins dans leur propre rôle (Claude Chabrol, Norman Foster, Dennis Hopper, Paul Mazursky…).
Dans son livre de mémoires écrit avec Peter Bogdanovich, « This is Orson Welles », l’auteur de Citizen Kane décrivait The Other Side of the Wind en ces termes: « Plusieurs voix raconteront l’histoire. On entendra des conversations enregistrées, sous forme d’interviews, on verra des scènes très diverses qui se déroulent simultanément. Il y aura des gens qui écrivent un livre sur lui, plusieurs livres. Des documentaires. Des photos, des films, des bandes sonores. Plein de témoignages. Le film sera un assemblage de tout ce matériau brut. Pense au montage, quel défi, et comme ce sera amusant. »
Pour Paul Sarandon, responsable des contenus chez Netflix, ce projet est « un rêve qui devient réalité » (…) « La promesse d’être capable d’offrir au monde ce travail inachevé de Welles en respectant ses intentions artistiques est une source de fierté pour Netflix et pour moi-même », écrit-il dans un communiqué. Et pour Netflix, une occasion unique d’inscrire son nom au panthéon de la cinéphilie.