Depuis l’effondrement du « modèle » publicitaire, le journalisme et plus particulièrement l’un de ses pans les plus coûteux, le journalisme d’investigation, cherche de nouvelles sources de revenus.
Et dans ce contexte, l’idée du mécénat revient en force. Dernier exemple en date, Amazon, dont le patron Jeff Bezos a (dixit Hillary Clinton) littéralement « sauvé », en le rachetant, le Washington Post, Amazon donc qui vient de signer un accord avec l’université de Berkeley (Californie) pour pouvoir financer et diffuser en exclusivité sur Amazon Prime Vidéo, les documentaires produits par l’Investigative Reporting Program (IRP), l’une des écoles de journalisme de cet établissement universitaire.
Aux Etats-Unis, via notamment des sites comme ProPublica, le Center for Investigative Reporting ou le Center for Public Integrity, les initiatives liées au mécénat se multiplient (et encore ne parle-t-on pas ici des projets qui voient le jour grâce au financement participatif, c’est-à-dire grâce au crowdfunding).
Partant du principe que la production d’un documentaire professionnel peut, très couramment, coûter plusieurs centaines de milliers d’euros ou de dollars, on devine aisément que l’université puisse voir d’un bon oeil le partenariat signé avec Amazon.
Car, au-delà même du volet financier, les documentaires produits de la sorte bénéficieront d’une exposition et d’une visibilité exceptionnelle grâce à leur diffusion sur Amazon Prime Video.
Il n’en reste pas moins que ce type de démarche suscite également quelques réserves. Ainsi, peut-être l’internaute ne devra-t-il pas s’attendre à voir, sur Amazon Prime Vidéo, un documentaire portant sur les conditions de travail dans les entrepôts d’Amazon.