Si le musée français a battu un record mondial d’affluence en 2018, il est permis de s’interroger sur le prix à payer.
Le Louvre est aujourd’hui le musée le plus visité au monde. En 2018, le musée parisien a accueilli 10,2 millions de visiteurs (dont 2,5 millions de Français, 1,5 millions d’Américains, et 1 million de Chinois), soit une hausse de 25% en un an.
Question : quelle institution culturelle digne de ce nom peut soutenir un tel rythme de croissance sans perdre son identité et sa raison d’être?
Certes la fréquentation du musée a l’an passé été « boosté » en partie par quelques évènements imprévus, à commencer par le clip réalisé au Louvre par les Carters (Beyonce et Jay-Z).
L’exposition Delacroix a également attiré plus de 500 000 visiteurs.
Le Louvre d’Abu Dhabi, récemment ouvert, a lui aussi commencé à rapporter de l’argent.
Le Louvre « innove » en instaurant une nocturne gratuite le premier samedi de chaque mois, dont la première édition a rassemblé 11 000 visiteur.
Mais pour économiser 15 euros d’entrée le visiteur doit aussi s’interroger sur les conditions dans lesquelles il sera amené à voir les oeuvres, à supposer qu’il consente à s’écarter du parcours classique qui consiste à voir La Joconde, la Venus de Milo et la Victoire de Samothrace…
De plus, derrière ce spectaculaire succès se cache une réalité beaucoup moins avenante, celle d’un musée qui faute de subventions et de personnels suffisants est régulièrement obligé de fermer des galeries entières, pour la plus grande frustration de ses visiteurs.
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