Uberisation de l’économie, précarisation des conditions de travail, selon le dernier rapport de l’Observatoire sur les inégalités, en France, un million de personnes travaillent tout en vivant sous le seuil de pauvreté.
L’uberisation, symptôme de cet « Uberland », comme le définit dans son dernier ouvrage l’ethnographe américaine Alex Rosenblat a le vent en poupe.
Voilà le type de mots qu’utilisent à gorges déployées nombre de responsables politiques.
Mais au-delà de ces indécentes séances de gargarisations collectives et de novlangue, à destination d’un électorat de gogos, à l’autre bout de la chaîne la réalité sociale, portée par les conséquences directes liées à ces nouvelles pratiques, est de plus en plus dramatique.
Un phénomène qui préfigure simplement un retour connecté, digitalisé et hiérarchisé aux conditions de travail qui prévalaient au 19ème siècle.
Selon les conclusions du rapport annuel de l’Observatoire sur les inégalités, en France, un million de personnes travaillent tout en vivant sous le seuil de pauvreté.
Après une période de stabilisation de près de 10 ans, depuis trois ans la précarité de l’emploi (caractérisée par la progression du nombre de CDD, de contrats d’intérim et de contrats d’apprentissage, sans parler des stages…) augmente de façon inquiétante, note l’Observatoire sur les inégalités (association loi de 1901 reconnue d’intérêt général fondée à Tours en 2003).
Huit millions de personnes en situation de "mal emploi"
Entre 2007 et 2017 la proportion d’actifs en CDD, en intérim ou en apprentissage est passée de 12% à 13,6%.
Plus largement, en France, près de huit millions de personnes (soit plus de 25% de la population active) sont en situation de « mal emploi », c’est-à-dire en CDD, intérim, au chômage ou ne cherchent plus de travail.
« Cette France de l’insécurité sociale a un visage : celui des employés et des ouvriers peu ou non qualifiés, des ‘ubérisés », des indépendants (en bas de l’échelle). Pour une grande part, cette France a animé les manifestations des – Gilets jaunes -« , écrit le directeur de l’Observatoire, Louis Maurin.
« Il leur est difficile de se projeter dans l’avenir, d’emprunter ou de louer un appartement. L’exigence de flexibilité qui pèse sur (eux) se traduit par des horaires décalés ou impossible à prévoir », peut-on lire dans le rapport qui met en garde contre la « dérégulation du droit du travail continue ».
En France, un million de personnes exerçant un emploi disposent d’un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, fixé à la moitié du revenu médian (855 euros par mois pour une personne seule en 2016).
La troisième édition du rapport annuel de l’Observatoire des inégalités est consultable ici.
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