Des entreprises prétendant abusivement être mandatées par des organismes officiels sollicitent et ciblent de manière agressive des foyers à revenus modestes pour leur faire signer de manière précipitée des “contrats” truffés de clauses abusives.
Certes, ces escrocs ne sont pas des prix Nobel, mais les techniques de démarchage qu’ils utilisent sont parfaitement rodées.
Leur nouveau (et très lucratif) terrain de jeu?
Le marché dit de “l’isolation à 1 euro”, un dispositif mis en place par le ministère de la Transition écologique et solidaire.
Première technique de démarchage abusif: passer un appel depuis l’étranger en faisant passer cet appel pour une communication locale, en utilisant un faux numéro.
Ce leurre assez efficace est destiné à inciter la et/ou la victime potentielle à décrocher et à prendre l’appel.
Or depuis le 1er août 2019 il est interdit de faire croire qu’un appel international provient de France, en utilisant une numérotation allant de “01” à “05”, ou commençant par un “09 “.
Pour stopper ces abus, les opérateurs télécoms doivent maintenant veiller à empêcher ce type d’appels truqués.
Reste à savoir avec quelle diligence ils décideront de mettre en place cette mesure.
Seconde technique de démarchage abusif (une fois que la cible a pris l’appel): l’usurpation d’identité.
Les escrocs se présentent alors comme représentant d’une institution officielle comme un Conseil régional quand il ne s’agit pas de se faire passer pour le ministère de la Transition écologique et solidaire lui-même.
Au tout début, les plus entreprenants d’entre eux vont demander à leur victime des informations sur le type d’habitation concerné.
Puis vient le temps de la présentation de la supposée offre commerciale.
Troisième technique de démarchage abusif: jouer sur la peur.
Pour convaincre leurs victimes (souvent des foyers à faibles revenus), les entreprises expliquent que des travaux de rénovation énergétique sont obligatoires afin de ne pas payer de taxe carbone ou d’autres pénalités “environnement”.
Clauses abusives et plaintes en série
Or, la réglementation ne prévoit pas de telles pénalités pour les particuliers.
L’objectif à ce stade étant d’abreuver la victime d’informations toutes plus alléchantes les unes que les autres et de ne plus la laisser penser pour conclure le contrat au plus vite.
Des contrats, truffés de clauses abusives (absence de bordereau de rétractation, perception immédiate du paiement, absence de qualification professionnelle) et qui font aujourd’hui l’objet de multiples plaintes déposés auprès de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
Dans une note publiée début août la DGCCRF explique en détail comment procèdent ces escrocs.
Les victimes sont démarchées par téléphone “souvent de manière agressive, jusqu’à vingt fois par jour”.
“De nombreuses plaintes font état de malfaçons qui peuvent conduire à refaire des travaux d’isolation, aux frais du client, le certificat d’économie d’énergie”, souligne par ailleurs la DGCCRF.
Quelques précautions (de bon sens) à prendre impérativement /
- Ne pas donner suite à des entreprises qui se disent mandatées par des organismes publics ou qui vous menacent de pénalités.
- Effectuer des recherches sur l’identité de l’émetteur de l’appel ou de la société qu’il représente et de redoubler particulièrement de vigilance s’il est domicilié à l’étranger. Si vous posez ce type de questions à un interlocuteur malintentionné il se peut, qu’il s’énerve rapidement, voire commence dans la précipitation à vous insulter, ce qui sera assez révélateur de la nature de sa démarche.
- Lire attentivement les dispositions figurant en petits caractères.
- Ne jamais signer dans la précipitation.