Nouveau coup dur pour la liberté d’expression dans ce pays dirigé par Recep Tayyip Erdogan.
Alors même que la présidence turque publiait un décret interdisant aux fonctionnaires d’Etat d’utiliser des applications mobile non turques, le Parlement turc votait mercredi 29 juillet 2020 une loi visant à contrôler encore un peu plus la diffusion de contenus en ligne.
Comme un lointain écho à la désolante loi Avia (récemment étrillée par le Conseil constitutionnel en France), la nouvelle loi turque dispose que les plateformes en ligne de plus d’un million d’abonnés (comprenez Facebook, Twitter, YouTube ou bien encore TikTok) devront désigner des représentants locaux chargés d’interagir et de répondre (sous peine de poursuites et dans les 48 heures) aux autorités turques concernant la diffusion de tel ou tel contenu qui déplairait au pouvoir.
Les groupes Internet qui décideraient de ne pas céder aux injonctions des autorités turques s’exposeront au choix, à des amendes, à des interdictions d’afficher de la publicité (ce qui est fâcheux pour des groupes dont le modèle économique repose précisément sur la publicité…) mais aussi comme le pratique couramment la Chine (pour Google) à des réductions ciblées de bande passante rendant inopérant la consultation des services Internet concernés.
Pire encore, la nouvelle législation dispose que les services Internet ciblés stockent les données de leurs utilisateurs localement, en Turquie et qu’ils soient en capacité de la transmettre sur simple demande au gouvernement.
Une vision de la souveraineté numérique qui fait froid dans le dos.