L’opération Clean Network (« nettoyer les réseaux ») continue.
Interrogé samedi 15 août 2020 depuis son club de golf de Bedminster (New Jersey / Etats-Unis), le président américain Donald Trump a clairement laissé entendre qu’après TikTok et WeChat (Tencent), la vaste offensive américaine contre les grands groupes chinois de la tech continuait et qu’elle pourrait très bientôt prendre une nouvelle dimension en ciblant cette fois-ci le grand concurrent d’Amazon dans le monde du commerce en ligne, le géant Alibaba, rapporte l’agence Reuters.
Outre Alibaba, China Mobile, Baidu (le Google chinois) ou bien encore China Telecom pourraient également figurer très prochainement sur cette liste noire.
En clair, aujourd’hui les Etats-Unis de Donald Trump (dont la politique, soit dit en passant et malgré une véhémente opposition de façade, fait le jeu des grands groupes de la Silicon Valley), décident d’interdire de leur territoire des entreprises qui constituent soit une menace économique (Alibaba), soit que les Etats-Unis sont dans l’immédiat dans l’incapacité de dépasser technologiquement (WeChat), ou en popularité (TikTok).
L’actuelle offensive présidentielle fait partie de l’opération Clean Network (« nettoyer les réseaux »), lancée au début du mois d’août 2020 par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qui est une source d’inquiétude sans nom pour qui s’intéresse aux grands enjeux liés à un Internet ouvert et à la gouvernance du réseau mondial.
Les coups de boutoir de l’administration américaine faisant en effet écho à d’autres décisions récentes, notamment celles de la Russie qui semble s’orienter vers le développement d’un « Internet souverain » ou de la Turquie qui a décidé de resserrer drastiquement son contrôle de ce qu’il reste de liberté d’expression sur Internet dans ce pays.
Donald Trump a récemment signé un décret présidentiel donnant 90 jours au groupe chinois ByteDance pour vendre ses activités aux Etats-Unis (à commencer par celles du réseau social TikTok).
Le président américain a par ailleurs interdit à partir du 20 septembre prochain à toute personne, entreprise ou institution américaine d’engager une transaction financière avec Tencent « liée à l’application WeChat ».
Un problème car aux Etats-Unis plusieurs millions de personnes utilisent WeChat ne serait-ce que pour rester en contact avec leurs familles vivant en Chine.
En Chine, où l’application regroupe plusieurs centaines de millions d’utilisateurs, WeChat est considéré comme un outil vital pour l’économie locale, tout aussi pratique (si ce n’est plus) au quotidien que peut l’être le réseau Internet lui-même.