Fausses promotions, faux bons de réduction, fausses annonces, tentatives de phishing, arnaque à l’abonnement, dans un contexte de hausse des prix, les cyber-escrocs redoublent d’ingéniosité pour tromper les consommateurs avides de bonnes affaires. Voici comment déjouer ces pièges.
Selon l’INSEE, les prix à la consommation ont augmenté en avril 2022 de 4,8% sur un an. Et ce n’est qu’un début! Fortement impactés par ce soudain et spectaculaire retour de l’inflation et la baisse de leur pouvoir d’achat les consommateurs se ruent sur le web dans l’espoir de dénicher LA bonne affaire ou l’application miracle qui leur permettra de faire de substantielles économies. Mais si des solutions existent, les internautes, parfois crédules, sont aussi des cibles de choix pour les cyber-escrocs.
Pour booster son pouvoir d’achat en ligne (même a minima), les consommateurs ont souvent recours à des services de cashback comme iGraal, Poulpeo, eBuyClub ou Swagbucks, cette technique marketing basée sur l’affiliation consiste à bénéficier de réductions (sous la forme d’un remboursement différé) lorsque l’on fait ses achats chez l’un des marchands partenaires de ces sites. Efficace mais limité.
Une autre option consiste pour les achats du quotidien à télécharger soit des applications de distributeurs (comme Carrefour, Auchan, ou Intermarché) pour selon le terme consacré “cagnotter” c’est-à-dire économiser, optimiser, quelques euros au fil de ses achats, soit des applications dédiées comme Shopmium, Coupon Network ou Quoty qui proposent des réductions temporaires sur plusieurs dizaines de produits de grande consommation.
Des marques proposent également périodiquement d’imprimer depuis leurs sites internet des bons de réductions (en nombre limité) à faire valoir à l’occasion d’un passage en caisse sur certaines de leurs références.
Faux bons de réduction en ligne
Problème, cette chasse aux bons d’achat ou aux coupons de réduction peut parfois virer au cauchemar, c’est l’arnaque aux faux bons de réduction, une pratique très prisée des cyber-escrocs sur les réseaux sociaux. La promesse? Un bon de réduction au montant mirifique, pour les petites bourses, proposant de faire plusieurs dizaines d’euros d’économie en faisant ses courses qui chez Auchan, qui chez Lidl, qui chez Carrefour ou chez Leclerc.
La réalité, on l’aura deviné, est ici bien plus sombre car il ne s’agit en fait pour les escrocs que de récupérer frauduleusement les données personnelles (voire les coordonnées bancaires) des victimes en les redirigeant en un clic vers de vrais-faux sites, copie conforme de ceux des réseaux de distribution dont ils usurpent l’identité.
La promesse était trop belle
En matière d’économie en ligne comme ailleurs, quand la promesse est trop belle, il est temps d’allumer les “warnings” et de procéder à quelques vérifications élémentaires. Si par exemple vous rencontrez un prix bradé, ou une promotion qui a de quoi faire saliver… Méfiance!
Qu’il s’agisse de l’achat de votre prochaine machine à laver ou de la location d’une villa de rêve pour vos prochaines vacances, un conseil, « vérifier par vous-mêmes sur d’autres sites le prix pratiqué sur un même produit, ou pour une prestation similaire, ou demander à un proche de vérifier la promotion en question en faisant une recherche directe depuis un autre ordinateur. Et, bien évidemment, ne jamais payer par virement, ce qui exclut toute possibilité de remboursement de la part de votre banque”, explique Laurent Amar, co-fondateur de France Verif, un start-up qui a développé une solution de détection des sites frauduleux, disponible sous la forme d’une extension à installer sur les navigateurs internet Chrome de Google ou Firefox.
Escroqueries liées au pouvoir d’achat
Selon un étude réalisée en France entre mai 2021 et mai 2022 auprès de 300 000 consommateurs en ligne, les escroqueries liées au pouvoir d’achat ont augmenté de 251% sur un an. Autre terrain de jeu important pour les cyber-escrocs, les placements financiers. Il en va ainsi de cette néo-banque (une appellation qui veut tout dire et son contraire mais qui ne repose en réalité sur aucun fondement juridique) qui promettait un livret d’épargne rémunéré à 3,5%.
La question qu’il convient alors de se poser avant de placer toutes ses économies est la suivante: pourquoi un acteur (financier) sorti de nulle part et à la notoriété le plus souvent toute relative, serait-il en capacité de proposer des rendements sur lesquels s’interdisent de parier des institutions plus traditionnelles? En matière financière, toute banque en ligne (néo-banque ou pas) qui propose soit des comptes à vue (comptes courants) soit des livrets d’épargne, doit être déclarée à l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) et doit impérativement afficher son agrément sur son site web.
A noter, cet organisme édite en collaboration avec la Banque de France et l’Autorité des marchés financiers (AMF) une liste noire, très fournie, mais par nature malheureusement non exhaustive, des différents services frauduleux et des prestataires qui tentent d’abuser de la confiance des internautes.