Après les projets d’ouvertures de librairies aux Etats-Unis, après les prêts à la consommation, après la première publicité à succès lors du récent Super Bowl (100 millions de spectateurs, et 18 millions de vues sur YouTube), l’habillement serait-il la “nouvelle frontière” d’Amazon?
Entendez par habillement, non pas la revente de ligne de vêtements d’autres marques, mais bien la commercialisation par Amazon de ses propres marques de prêt-à-porter. Il semble que le groupe Internet, fondé par Jeff Bezos, après s’être longtemps cantonné à la première option, se dirige aujourd’hui tout droit vers la seconde solution.
Selon une note rédigée par l’analyste Ed Yiruma de KeyBanc Capital et divulguée par le site spécialisé WWD, Amazon aurait déposé sept marques de prêt-à-porter (Franklin & Freeman, Franklin Tailored, James & Erin, Lark & Ro, North Eleven, Scout + Ro, et Society New York.), et commercialise déjà (discrètement) sous ces appellations près de 1800 produits, allant du costume pour homme au vêtement pour enfant, en passant par des accessoires pour femme. Le tout sur une gamme de prix très abordable (compter 300 dollars pour un costume homme) et avec des lignes rappelant celles de UNIQLO ou de H&M.
Détrôner Macy’s
Autre indice, pointé du doigt par le site Business Insider, des offres d’emploi récemment diffusées par Amazon, dont le descriptif apparait on ne peut plus explicite. Ainsi celle-ci, concernant un poste d’ingénieur logiciel, où il est écrit ceci: “Quand vous achetez de nouveaux vêtements, des chaussures, des montres ou des bijoux, est-ce que vous pensez Amazon? Pas encore? Eh bien nous allons vous faire changer d’avis sur la question.”
Selon une étude de Cowen Company, Amazon qui ne détenait en 2015 que 5% du marché de l’habillement aux Etats-Unis, aurait pour objectif de d’augmenter sa part de marché à 14% à l’horizon 2020, et de détrôner ainsi l’enseigne de référence Macy’s, qui a récemment annoncer la fermeture de plusieurs dizaines de magasins sur le territoire américain. Pour les actionnaires, d’Amazon l’entrée du groupe Internet sur le marché de l’habillement pourrait être une bonne nouvelle car il s’agit là d’un secteur où les marges sont historiquement bien plus importantes qu’ailleurs.