Y aurait-il deux Airbnb? D’un côté, la plate-forme iconique de l’économie dite “collaborative” où des particuliers louent ponctuellement tout ou partie de leur bien immobilier (appartements, chambres, maisons…) pour générer un petit complément de revenus.
Et de l’autre, une plate-forme qui permettrait à des professionnels de l’immobilier, déguisés en loueurs occasionnels, de contourner les règles (et les contraintes) du marché locatif classique pour optimiser (et le mot est faible) leurs revenus en proposant sur Airbnb des batteries d’offres locatives. Officiellement, Airbnb, et le fameux “esprit communautaire” qui anime le site ne viserait que la première catégorie.
Mais de Paris à New York, les autorités s’interrogent sur les pratiques et le laissez-faire de la plate-forme dirigée par Brian Chesky. Et en la matière, les faits les plus troublants (en droit, on parlerait de faisceau d’indices) s’accumulent.
1 500 offres opportunément retirées
Ainsi, à la fin de l’année 2015 dans un exercice, on ne peut plus louable, de transparence Airbnb a-t-il publié et transmis aux autorités new yorkaises un listing des offres disponibles dans cette ville, dans le but, à peine dissimulé, d’infirmer les allégations comme quoi la plate-forme abriterait, dans un marché où la pression locative est énorme, de vrais-faux professionnels. De ceux qui se font passer pour de simples loueurs particuliers.
Tout allait bien dans le meilleur des mondes possibles, jusqu’à ce que, poussé par le résultat de plusieurs études indépendantes et après avoir nié toute manipulation, Airbnb ne reconnaisse il y a quelques jours dans un courrier adressé à ses utilisateurs et aux autorités new-yorkaises, avoir préalablement à la diffusion de son listing en fin d’année dernière, expurgé le-dit listing de près de 1500 offres de locations multiples qui ne faisaient pas joli sur la photo… 1500 offres sur les 37 000 disponibles sur la page New York d’Airbnb.
Mais comme le note Bloomberg, il y a pire, puisque ce ménage n’aurait été que temporaire. Beaucoup des offres qui avaient en effet fort oppotunément disparues au moment de la transmission du listing aux autortiés new-yorkaises, étant ré-apparues par la suite.