L’idée avait été vaguement évoquée durant la présidence de Barack Obama, avant d’être logiquement abandonnée… mais elle vient de refaire surface de manière spectaculaire à l’occasion des récents décrets anti-immigration signés par le nouveau Président des Etats-Unis, Donald Trump.
L’idée? C’est celle qui consiste à demander aux ressortissants en provenance de certains pays (à savoir dans un premier temps, d’Iran, de Syrie, du Yemen, de Somalie, du Soudan et de Libye), de communiquer pour examen de leurs activités sur les réseaux sociaux les mots de passe permettant d’accéder, qui à un compte Facebook, qui à un compte Twitter, qui à un compte Instagram…
L’idée vient d’être évoquée très sérieusement il y a quelques jours devant le Congrès des Etats-Unis par John Kelly, le tout nouveau patron du « Homeland Security Department » (l’équivalent américain de notre ministère de l’Intérieur) de l’administration Trump, rapporte NBC News.
Or cette idée, pourrait paraître de bon sens, si elle n’était pas complètement stupide. Car s’il s’agit d’assurer la sécurité sur le sol des Etats-Unis, et de veiller à ne pas faire entrer tel ou tel terroriste potentiel, comment imaginer qu’un sujet à risque soit suffisamment idiot pour communiquer aux autorités américaines le mot de passe d’un compte Facebook où il détaillerait par le menu tous ses projets?
La vérité, c’est qu’en 2017, les véritables sujets à risque sont rompus à l’art de la dissimulation en ligne, qu’ils font plus qu’avancer masqués, et que la création de faux comptes sur les réseaux sociaux est plus que largement dans leurs cordes.
L’initiative aujourd’hui envisagée par l’administration Trump s’annonce donc pour le moins particulièrement inefficace, et ne saurait en tout cas absolument pas contrer les « terroristes de l’intérieur », nés aux Etats-Unis, souvent très proches de l’extrême-droite américaine, et qui eux ne passent pas leur temps dans les aéroports… Mais peut-être n’est-ce pas là le but premier d’une telle initiative!