Neuf ans après sa création la plateforme de streaming suédoise Spotify est présente dans une soixantaine de pays, revendique 50 millions d’abonnés payants, mais perd toujours autant (si ce n’est de plus en plus d’argent), avec une perte d’exploitation sur l’année 2015 de 184,5 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1,94 milliard d’euros.
Dans ce contexte, si le modèle économique de la plate-forme ne brille pas par sa pertinence, Spotify continue d’être vertement critiqué pour ses pratiques, en étant régulièrement accusé de ne pas rémunérer assez les artistes.
En décembre 2015, deux artistes indépendants américains, Melissa Ferrick et David Lowery, du groupe Cracker et du groupe Camper Van Beethoven avaient ainsi intenté une class action (une action de groupe) en justice contre Spotify accusant la plateforme de diffuser des oeuvres sans avoir réglé de droits aux compositeurs des morceaux. Ils réclamaient alors 150 millions de dollars.
Spotify vient de conclure un accord (qui doit encore être approuvé par un juge fédéral de New York, précise l’AFP) pour mettre un terme à ces poursuites judiciaires, avec à la clé la création d’un fonds de 43,45 millions de dollars pour contribuer à une meilleure rémunération des droits d’auteur d’artistes américains. En clair, il s’agit de dédommager les artistes diffusés sur la plateforme, dont les droits n’avaient pas été réglés.
Mais tous les artistes potentiellement concernés ne seront semble-t-il pas éligibles à ce fond, à commencer par ceux qui ont accepté de signer l’an dernier un accord passé entre Spotify et la National Music Publishers Association.
De son côté, Spotify continue de tenter de déminer au mieux la situation, à l’instar de cet accord conclu au début du mois d’avril et au niveau mondial avec Universal Music Group.