Livestreaming, IPTV, M3U ou flux captés sur les réseaux sociaux, selon un rapport de l’Hadopi, en France, 24 % des internautes piratent pour regarder gratuitement et illégalement des séries, ou des rencontres sportives en direct.
L’Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) va bientôt fêter ses dix ans de bons et très loyaux services. Mais à quoi sert réellement l’Hadopi?
On serait bien en peine d’affirmer qu’elle a, depuis sa création, fortement contribué à endiguer le piratage sur internet, mais on peut a minima constater que cet organisme produit régulièrement des études.
Et en voici une qui va donner du grain à moudre aux ayant-droits et aux professionnels de l’audiovisuel.
Selon ce rapport réalisé avec l’Ifop, via des entretiens individuels et en groupe, ainsi que via un sondage effectué du 27 novembre au 3 janvier 2019 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 internautes, près d’un quart des internautes français visionnent illégalement des contenus en ligne.
24% des internautes interrogés (ce qui laisse entrevoir qu’ils sont en fait beaucoup plus) déclarent et reconnaissent en effet, visionner illégalement des contenus en ligne.
Plus qu’une pratique malveillante, un jeu dont les internautes feignent de ne pas voir les conséquences.
Inflation des droits sportifs
La faute à l’inflation des droits sportifs diront certains car en France, entre BeIn Sport, Canal+ et RMC Sport, il faut désormais débourser plusieurs dizaines d’euros par mois (ce qui n’est pas à la portée de toutes les bourses) pour pouvoir accéder aux principales compétitions sportives à commencer bien évidemment par la Champion’s League, la Premier League et Ligue 1.
Pour d’autres, ce regain d’enthousiasme serait plutôt dû à l’engouement lié à la consommation de séries (cf. la récente, et tant attendue, diffusion de la huitième et dernière saison de la série Game Of Thrones…), ainsi qu’à la pratique du binge-watching qui consiste à regarder à la suite, et en quelques heures, au mieux tous les épisodes de la saison d’une série, quand il ne s’agit pas de la série toute entière.
Il n’en reste pas moins que si les internautes s’adonnent aujourd’hui aussi facilement au piratage de contenus sportifs et culturels, les raisons de ce phénomène sont avant tout technologiques.
Trois modes de consommation sortent du lot.
Le livestreaming. Très prisée des amateurs de sport cette technique consiste à regarder illégalement un match de football ou tout autre évènement sportif d’importance, sur un site internet financé par la publicité, site qui capte et retransmet en direct le flux d’un diffuseur officiel.
Autre pratique très prisée des internautes (des internautes cette fois-ci un peu plus technophiles) le recours à l’IPTV (Internet Protocol TeleVision).
Pour quelques euros par mois, car c’est tout le paradoxe d’une diffusion illégale où il faut parfois également accepter de payer (mais qui? on ne le sait pas vraiment), les internautes se procurent un petit boitier qui leur permet d’accéder via une application (sur leur téléviseur mais aussi sur smartphone et tablette) à des milliers de chaînes du monde entier.
Enfin, les plus paresseux des internautes se contentent eux de capter, un peu au fil de l’eau et de façon moins structurée, des contenus en direct sur les réseaux sociaux c’est-à-dire via Facebook Live, Periscope (propriété de Twitter) ou YouTube (propriété de Google).
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