Avec un objectif commun permettre aux iPhone et aux smartphones fonctionnant sous Android d’échanger grâce au protocole Bluetooth (et donc sur de courtes distances) des informations sanitaires pour combattre et stopper la propagation du virus COVID-19.
Au moment où les experts tergiversent, au moment où les juristes s’interrogent sur le bien-fondé d’une telle solution et notamment sur les incidences qu’elle pourrait avoir sur l’exercice des libertés publiques, au moment où la France réfléchit (avec l’Allemagne et la Suisse) à la forme que pourrait prendre une application pour l’instant baptisée StopCovid…
A ce moment précis, Apple et Google semblent vouloir trancher dans le vif et prendre tout le monde de court en proposant conjointement aux gouvernements intéressés une solution technique de partage d’informations sanitaires via Bluetooth.
Les deux groupes ont fait cette annoncé simultanément sur… Twitter par l’intermédiaire de leurs P-DG respectif, Tim Cook pour Apple, Sundar Pinchai pour Google.
Contact tracing can help slow the spread of COVID-19 and can be done without compromising user privacy. We’re working with @sundarpichai & @Google to help health officials harness Bluetooth technology in a way that also respects transparency & consent. https://t.co/94XlbmaGZV
— Tim Cook (@tim_cook) April 10, 2020
To help public health officials slow the spread of #COVID19, Google & @Apple are working on a contact tracing approach designed with strong controls and protections for user privacy. @tim_cook and I are committed to working together on these efforts.https://t.co/T0j88YBcFu
— Sundar Pichai (@sundarpichai) April 10, 2020
Plus qu’une application, la solution envisagée par les deux géants du numérique serait un socle technologique permettant aux iPhone et aux smartphones Android (qui évoluent par définition dans des univers totalement différents) d’échanger des informations, et par voie de conséquence de venir au soutien de futures applications développées à l’initiative des gouvernements.
En pratique si deux personnes restent à proximité l’une de l’autre et que l’une des deux s’avère être infectée, la personne malade sera encouragée à l’indiquer dans une application gouvernementale, et à transmettre deux semaines d’historique de ses rencontres à un serveur central.
Les personnes côtoyées seront prévenues, une fois l’information remontée. Elles ne connaîtront en revanche pas le nom de la personne infectée, qui risque d’avoir transmis la maladie, résument Apple et Google.
Point important déjà soulevé plus haut dans cet article, l’impact d’une telle solution sur le respect des libertés publiques.
En la matière, Apple et Google assurent que leur solution respectera la vie privée.
Le tracking ne sera pas obligatoire et reposera sur le choix des utilisateurs.
Les smartphones créeront des identifiants uniques qui seront générés toutes les quinze minutes.
Un peu comme un numéro aléatoire de carte bancaire généré pour effectuer une transaction en ligne. Seules ces clés circuleront sur les réseaux, et non pas les noms et les prénoms des personnes concernées.
Par défaut, l’historique des personnes rencontrées restera stocké sur les téléphones, ce qui signifie qu’il n’existera pas de liste mondiale de toutes les rencontres.
Un serveur central stockera des clés de déchiffrement, permettant de reconstituer l’historique des personnes s’étant croisées.
Les pouvoirs publics pourront alors leur envoyer, uniquement par le biais de l’application, un message avec les consignes de leur choix : aller voir un médecin, s’autoconfiner…
Cette brique logicielle devrait être active de manière provisoire à partir du mois de mai, avant d’être, cet été, intégrée directement dans le cœur logiciel d’iOS et d’Android, rapporte Le Monde.
Google assure dans son communiqué que la technique mise en place sera désactivée quand l’épidémie due au coronavirus prendra fin.
De son côté, le Contrôleur européen de la protection des données a réagi plutôt favorablement à cette initiative, saluant un “pas en avant”.