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En contrepartie, les Français aimeraient bien aussi poser aux (grandes) entreprises la question de l’optimisation fiscale qui coûte chaque année – a minima – 14 milliards d’euros aux finances publiques et donc à la collectivité.
La France n’a pas fini de compter ses morts liés à la crise sanitaire du coronavirus, que le Medef (par la voix de son président Geoffroy Roux de Bezieux) est, lui, déjà dans l’après.
Dans l’après-crise, pour “penser” la reprise économique.
Dans un entretien accordé au Figaro, le président de cette organisation patronale, estime qu’il faudra à l’issue de la crise engendrée par l’épidémie de coronavirus se poser la question « du temps de travail, des jours fériés et des congés payés » pour accompagner la reprise économique.”
« L’important, c’est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d’effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020 », explique Geoffroy Roux de Bezieux.
« C’est la création de richesses qui permettra d’augmenter l’assiette des impôts et donc les recettes, et ainsi de rembourser la dette accumulée pendant la crise », poursuit-t-il.
« Ensuite, il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire », conclut le patron des patrons.
Un avis qui trouve semble-t-il un écho bienveillant du côté du gouvernement. Dans un pays où 8 millions de salariés sont désormais en chômage partiel, cela peut très largement s’entendre.
Mais pour que cette parole publique porte, encore faut-il que la personne qui la porte soit audible et crédible.
La secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, a également prévenu qu' »il faudra probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant » pour « rattraper » la perte d’activité induite par le confinement en cours depuis le 17 mars #AFP pic.twitter.com/hugKtc6Tyr
— Agence France-Presse (@afpfr) April 11, 2020
Regardons donc d’un peu plus près qui est la secrétaire d’Etat à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher, qui relaie presque au mot près les idées du président du Medef.
Agnès Pannier-Runacher est cette responsable publique qui le 10 mars 2020 (et une semaine avant le placement de la France en confinement généralisé), alors que la crise boursière commençait, faisait la déclaration suivante.
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances : « C’est le moment de faire des bonnes affaires en bourse » #LaMatinale pic.twitter.com/TUD9FPL3Hz
— CNEWS (@CNEWS) March 10, 2020
Travailler plus après le confinement ? Xavier Bertrand se demande si « on veut rendre fous les Français » pic.twitter.com/QfGFEsgLEs
— BFMTV (@BFMTV) April 12, 2020
Pour sa part, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a jugé dimanche 12 avril, « indécente » la piste esquissée ce week-end par le gouvernement et le Medef qui consisterait à « travailler plus » à l’issue de la crise liée à l’épidémie de coronavirus pour redresser l’économie française.
Alors, cet argument de l’union sacrée pour participer à l’effort de production national en vue de redresser la situation économique du pays, peut-il s’entendre?
Oui, très certainement, à condition qu’il ne s’agisse pas d’un énième marché de dupes, destiné à favoriser in fine les dividendes versés aux actionnaires des entreprises, au détriment de l’emploi salarié.
Ce dont il est, à ce stade, permis de douter.
Par ailleurs, il est à parier qu’un tel discours serait mieux accepté dans l’opinion si les donneurs de leçon de la reprise économique commençaient, pour certains, à balayer devant leur porte.
En mettant par exemple un terme à des stratégies “d’optimisation fiscale” qui sans être illégales, font perdre tous les ans des dizaines de milliards d’euros à la collectivité.
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