Accueil / Droit / En Égypte, prison ferme pour des femmes qui dansaient sur TikTok

En Égypte, prison ferme pour des femmes qui dansaient sur TikTok

Accusées d’incitation à la débauche, six jeunes femmes suivies par des millions de personnes sur le réseau social ont été condamnées à des peines de prison rapporte Le Point.

 

Deux ans de prison. Trois ans de prison ferme. L’équivalent de plusieurs milliers d’euros d’amende…

Voilà les peines auxquelles ont été condamnées les 27 et 29 juillet 2020 six jeunes égyptiennes, stars des réseaux sociaux (et plus particulièrement de TikTok) rapporte Le Point.

Arrêtées entre avril et juillet dernier, les six jeunes femmes étaient poursuivies dans le cadre d’une loi locale de 2018 censée lutter contre la cybercriminalité. “Incitation à la débauche”, “violation des valeurs familiales égyptiennes”, diffusion de contenus portant “atteinte aux bonnes mœurs”, et même “trafic d’êtres humains”, les chefs d’accusation contre les prévenues étaient très lourds, relève Le Point.

En fait, au fil des mois, de par leur popularité grandissante, les jeunes femmes étaient devenues de véritables “leaders d’opinion” ou supposées telles sur les réseaux sociaux.

Une situation très gênante pour le pouvoir politique en place.

TikTok-Egypte

Les jeunes femmes se mettaient parfois au volant de voiture de luxe, en costume de requin, ou encore de se trémousser sur une chanson d’électropop locale. 

Pas vraiment du goût des autocrates au pouvoir au Caire.

“Ce sont des vidéos banales qui n’enfreignent aucune loi, car aucun règlement n’interdit de danser ni de porter tel vêtement”, fustige l’avocate féministe Intissar al-Said, citée par Le Point.

“C’est un retour aux années 1990, quand on avait des cheikhs qui se prenaient pour la police des mœurs et poursuivaient tous ceux qui leur déplaisaient. La société a évolué, mais le courant conservateur reste très puissant et beaucoup jouent le rôle de père-la-pudeur, en nous ramenant vers le passé”, conclut cette avocate qui dirige par ailleurs un centre pour le développement et le droit.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.