Accueil / Blog List Layoutpage 7

Blog List Layout

Yahoo! Un bulletin de santé

Pour un responsable politique (fut-il ministre), expert en anathèmes, et lecteur émérite de revues de presse en diagonale, Yahoo! ne va pas très fort. Mais le groupe américain qui vient de se voir refuser le rachat de Dailymotion, conserve paradoxalement la confiance des investisseurs.

 

« Nous ne pensons pas que ce soit une bonne opération d’abandonner Dailymotion dans les mains d’une société, Yahoo!, dont la santé est parfois vacillante, et qui de surcroît, risque de dévorer, de faire disparaître Dailymotion ». Vu par le prisme d’un Arnaud Montebourg (soutenu en cela par d’autres experts de l’économie Internet comme Henri Guaino ou Jean-Luc Mélenchon), la situation de Yahoo! pourraît apparaître comme des plus préoccupantes.

Redevenir la "page d'accueil de l'Internet"

Alors vacillante la santé de Yahoo!? Pas si sûr. Certes le groupe Internet américain n’est plus aujourd’hui que l’ombre de ce qu’il fut à la fin des années 90, quand Google n’était encore qu’une start-up parmi d’autres. La faute à toute une série d’errements stratégiques, et à des dirigeants (Carol Bartz en tête) qui par le passé se montrèrent plus occupés à compter leurs points retraites ou à négocier leur parachute doré qu’à réfléchir à l’avenir de la société.

messengerlogo

Mais depuis quelques mois, et notamment depuis la nomination le 16 juillet 2012 de Marissa Mayer au poste de directrice générale, le vent tourne, et Yahoo! est en train de se réinventer. Ce qui étant donné l’état dans lequel l’ex-dirigeante de Google a trouvé le groupe Internet prendra du temps.

A son arrivée Marissa Mayer a fixé deux objectifs: faire de Yahoo! une entreprise mobile, et faire en sorte que Yahoo! redevienne “LA page d’accueil de l’Internet” à l’heure des smartphones et des tablettes. Une stratégie faite d’acquisitions. Sept à ce jour, dont les récents Summly (une application résumant des articles d’actualités rachetée pour 30 millions de dollars à un jeune anglais de 17 ans), et Astrid (une application de gestion et de partage des tâches). La plate-forme de vidéos en ligne Dailymotion aurait du venir s’ajouter à ce tableau de chasse, mais “grâce” aux sorties médiatiques d’un Arnaud Montebourg, on sait maintenant qu’il n’en sera rien.

6a0120a85dcdae970b0120a86e13f5970b-pi

Pour parvenir à ses objectifs Marissa Mayer a aussi entrepris de ré-organiser Yahoo! de l’intérieur. Au travers notamment de deux décisions spectaculaires: la fin du télétravail (tous les collaborateurs qui ne seront pas revenus au bureau d’ici le mois de juin 2013 seront de facto licenciés) et l’allongement jusqu’à 16 semaines des congés payés offerts aux employés (homme ou femme) après l’arrivée d’un enfant.

Le trésor de guerre d'Alibaba

Aujourd’hui si Yahoo! n’a pas encore, loin s’en faut, achevé sa transformation, le groupe Internet a tout même de forts arguments à faire valoir. Sur le dernier trimestre le chiffre d’affaires de Yahoo! s’est établi à 1,14 milliard de dollars. Son bénéficie net s’est envolé de 36% à 390 millions de dollars et sa capitalisation boursière dépasse les 27 milliards de dollars.

De plus, Yahoo! est assis sur un “trésor de guerre” puisque le groupe Internet détient toujours 24% du capital du géant chinois du e-commerce Alibaba (lui-même valorisé à 60 millards de dollars). Le calcul est donc simple, en cas d’introduction en bourse d’Alibaba et de retrait de Yahoo!, ce dernier pourrait partir avec un chèque de 14 milliards de dollars. On a connu des colosses plus chancelants.

Pour ses six premiers mois à la tête de Yahoo! Marissa Mayer a récemment touché 36,6 millions de dollars (environ 28 millions d’euros) en salaire primes et actions. Des chiffres impressionnants voire vertigineux, qui ont conduit certains titres de presse, à commencer par le quotidien économique en ligne La Tribune à titrer de la sorte “Après six mois chez Yahoo! Marissa Mayer empoche un bonus de 1,12 million de dollars”.

Mais la rémunération de Marissa Mayer ne doit rien au hasard. Le salaire de la nouvelle directrice générale de Yahoo! n’étant “que” de 454 862 dollars (soit 349 168 euros), elle aura ainsi touché 1,12 million de dollars (860 000 euros) de “prime de performance” auxquels sont venus s’ajouter 35 millions de dollars correspondant à une allocation exceptionnelle en actions. Autant dire que si depuis son arrivée à la tête du groupe Internet, le cours de l’action Yahoo! s’était effondré Marissa Mayer n’aurait pas touché grand chose.

Mais, oh surprise! Loin des jugements hâtifs de responsables politiques experts de la 25ème heure, c’est l’inverse qui s’est produit. Marissa Mayer et Yahoo! conservent aujourd’hui la confiance des investisseurs. Entre le 16 juillet 2012, date de son arrivée, et l’annonce hier du rachat avorté de Dailymotion, l’action Yahoo! est passée de 15,60 dollars à 25 dollars.

Alisher Ousmanov entre au capital d’Apple

 

Le milliardaire russe prend une participation de 100 millions de dollars dans le groupe informatique. Au moment ou l’action du géant américain est ballotée en bourse.

 

Acheter à la baisse et vendre à la hausse.

Un précepte que l’oligarque et milliardaire russe Alisher Ousmanov applique à la lettre quand il s’agit d’investir dans une société.

En mai 2009 alors même que Facebook s’interrogeait sur son avenir, Alisher Ousmanov prenait via le fonds DST (Digital Sky Technologies dont il est alors le premier actionnaire) 1.96% du capital du réseau social co-fondé par Mark Zuckerberg.

En signant à l’époque un chèque de 200 millions de dollars sur la base d’une valorisation de la start-up à 10 milliards de dollars.

apple

Aujourd’hui, alors même que l’action Apple a perdu 40% de sa capitalisation boursière depuis septembre 2012, Alisher Ousmanov récidive en injectant une centaine de millions de dollars dans le capital du groupe informatique.

Avec l’espoir de revendre d’ici quelques mois sa participation en enregistrant au passage une jolie plus-value.

Dans le cas de Facebook, le solde est d’ores et déjà positif.

Car après l’introduction en bourse du réseau social DST détient désormais une participation de 5,4% du capital pour une valorisation de 4,6 milliards de dollars (pour une mise de départ de 200 millions de dollars).

Qui est Alisher Ousmanov?

Homme d’affaires , Alisher Ousmanov est, en coulisses, l’un des investisseurs clés de l’économie Internet, en Russie mais aussi et peut-être et surtout aux Etats-Unis et dans la Silicon Valley.

Son influence s’exerce par le biais du fonds d’investissement DST (Digital Sky Technologies, rebaptisé récemment Mail.ru Group et DST Global) dont Ousmanov est le premier actionnaire.

Un fonds créé et dirigé par le capital-risqueur  Yuri Milner.

Ousmanov a été l’un des premiers milliardaires a investir massivement dans l’économie Internet, et ce avec un flair particulièrement remarquable.

Mark Zuckerberg et Yuri Milner
Mark Zuckerberg et Yuri Milner

Aux Etats-Unis, DST investira ainsi 180 millions de dollars dans les jeux en ligne de Zynga, ou bien encore 135 millions de dollars, qui contribueront à faire monter le soufflé Groupon.

On pourra également évoquer d’autres placements inspirés dans Twitter, Spotify ou Alibaba en Chine.

En Russie, Alisher Ousmanov, contrôle désormais MegaFon, le second opérateur de téléphonie mobile du pays.

Il est également présent au capital de Mail.ru, de Yandex, et détient le groupe de presse et le quotidien économique « Kommersant ».

Selon le magazine Forbes la fortune d’Alisher Ousmanov est aujourd’hui estimée à 17,6 milliards de dollars.

Au Royaume-Uni comme son collègue Roman Abramovitch, Alisher Ousmanov, joue aussi les arbitres financiers en Premier League puisqu’il est à ce jour le second actionnaire du club d’Arsenal.

A noter, en tant qu’oligarque, Alisher Ousmanov ne se mêle pas de politique et entretient de bonnes relations avec Vladimir Poutine. Ce qui ne saurait nuire à son parcours.